kampanos

Deux grands types de balances étaient utilisés à Byzance. La balance romaine (κάμπανος, ou latin statera (cf. Kriaras, s.v.καμπανός, voir aussi ODB, p. 1947, s.v. steelyard), servant habituellement pour les denrées lourdes, et la balance à bras égaux (ζυγός ou ζύγιον), plus précise, instrument par excellence des changeurs de monnaie, orfèvres et parfumeurs. Dans les sources textuelles médiévales les deux termes ont pu avoir été utilisés comme synonymes (cf. Drexl, Achmetis Oneirocriticon, p. 35 : ζύγιον ἢ τὸ λεγόμενον καμπανὸν).Le principe de la balance romaine repose sur l’effet de levier. La barre, ou fléau, est divisée en deux bras asymétriques, un long et un court, par un axe central de suspension appelé fulcrum, matérialisé par un crochet. Les biens posés sont suspendus au bras le plus court, on déplace alors le contrepoids accroché sur le bras le plus long, lui-même gradué, jusqu’à ce qu’un équilibre soit trouvé et que le levier soit horizontal. La position du poids sur la graduation indique la masse de l’objet pesé. Voir Morrisson 2012, 381-382 ; Pitarakis 2012, 407-410. Le passage dans lequel l'unique kampanon recensé est mentionné ne donne aucune précision sur la forme de l'instrument en question. Le témoignage est important parce que la plupart des balances romaines issues de fouilles archéologiques proviennent de niveaux de l’antiquité tardive (Des exemples de balances à levier ou de balances à plateaux, datant de l'antiquité tardive, sont illustrés dans Papanikola-Bakirtzi 2002, no. 23-24, p. 75-76 ; voir aussi la base de données en ligne : http://repository.edition-topoi.org/collection/BSYP). Pour l’époque médiévale, on peut citer l’exemple de l’épave de Serçe Limanı, datant du XIe siècle, voir Hocker 1993, p. 13-21,  Van Doorninck 2002, p. 137-148. Le Livre du Préfet, texte juridique de 912, stipule que la vente de cire doit se faire par la pesée à la balance romaine (voir discussion dans Mundell Mango 2000, p. 201).