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    thymiatos


    Greek term
    thymiatos
    French translation
    encensoir
    English translation
    censer, thurible
    Definition
    Le thymiatos (ou thymiaton, thymiatèrion) est un encensoir. Il s'agit d'un récipient en métal, muni de chaînes de préhension et de suspension, et dans lequel sont placés l'encens et la braise, d'après les représentations et les exemplaires conservés. Il se distingue en principe du katzion [1], qui est une sorte de cassolette avec un pied et un manche. Toutefois, cette distinction n'est peut-être pas toujours respectée dans les documents, car les deux termes semblent pouvoir être employés l'un pour l'autre (Clugnet, s.v. θυμιατήριον, θυμιατός et κατζίον). La présence dans certains des documents de notre corpus à la fois d'objets nommés "katzia" et d'autres "thymatoi" ou "thymiatèria" indique que, dans ces cas du moins, cette distinction reste valide. Les thymatoi/thymatèria apparaissent fréquemment dans notre corpus, aussi bien dans les typika monastiques, où leur emploi est précisé, que dans des listes d'objets, plus informatives sur la nature des objets mentionnés. Ce sont des artefacts luxueux, plus souvent en argent, argent doré ou or, qu'en cuivre ou alliages cuivreux (voir pourtant ci-dessous). L'un des exemplaires en argent doré est, de plus, enrichi de nielle [2]. Certains sont décorés d'images. Dans l'inventaire de Sainte-Sophie, deux encensoirs paraissent ornés de représentations, l'un du Christ [3], l'autre de saints [4], mais des lacunes dans le document ne permettent pas d'en être sûr. Le sujet des six représentations qui décorent un encensoir de l'Inventaire de Patmos n'est pas précisé [5]. Dans le Testament de Boïlas, un thymiatos est qualifié de "kanin" [2]. Il faut rapprocher ce terme de "kanion", qui désigne un flacon allongé utilisé pour des aspersions [6] ou, d'après Parani et alii 2003, p. 152, de "kaniskion" qui désigne une corbeille, ainsi qu'un luminaire à panse ajourée [7]. Le thymiatos kanin est donc certainement un encensoir prenant la forme de l'un ou de l'autre de ces objets. Un autre cas particulier est celui d'un encensoir mentionné avec une croix, mais le texte ne permet pas de comprendre comment ces deux objets fonctionnaient l'un par rapport à l'autre [8]. Il existe plusieurs types d'encensoirs conservés. Parmi ceux à chaînes de suspension, ce sont surtout des exemplaires anciens datant de vers les VIe-VIIe siècles qui sont publiés ; pour quelques exemples, cf. Byzantium 330-1453, p. 90, no. 36 ; Sinai, Byzantium, Russia, p. 67, no. B32 ; Wamser 2004, p. 118-122, no. 151, 152, 157. Ils sont en métal – alliage cuivreux ou argent – et sont, le plus souvent, en forme de bol ou de vases. La panse du récipient pouvait être décorée de personnages ou de scènes. Ces encensoirs étaient suspendus par des chaînes, normalement au nombre de trois, qui se réunissaient, dans la partie supérieure, mais celles-ci sont souvent perdues. Un exemplaire plus tardif, qui daterait des XIII-XVe siècles (?), se présente sous la forme d'une coupelle basse en bronze, assez simple, qui devait, elle aussi, être accrochée par des chaînes triples (Wamser 2004, p. 121, no. 156). Il faut noter un fragment interprété, de manière vraisemblable comme provenant d'un encensoir en céramique et qui porte un décor tout à fait profane : Xyngopoulos 1930. Des encensoirs sont fréquemment représentés dans des images à caractère funéraire et, en particulier, dans la scène de la Dormition de la Vierge. En effet, au chevet de la Vierge étendue se trouve conventionnellement saint Pierre qui balance un encensoir. Il arrive parfois que dans cette scène l’encensoir à chaînes soit placé entre les mains d’un évêque qui se tient auprès de la couche de la Vierge. Dans le panneau du XIIe siècle à l’église de Lagoudéra à Chypre par exemple, l’évêque se tient derrière la couche de la Vierge ayant relevé de la main droite la chaîne de l’encensoir, tandis que de la main gauche il pointe vers le rebord du réceptacle comme pour montrer l’encens qui brûle dedans. Winfield, D. et J., The Church of the Panaghia tou Arakos at Lagoudhera, Cyprus : The Paintings and Their Painterly Significance, Washington, DC, 2003, pl. 23, p. 239. Les encensoirs représentés en iconographie médio-byzantine sont morphologiquement très proches des exemples paléobyzantins mentionnés ci-dessus. Sur la question du symbolisme de l'encensoir dans les images de la Dormition, ainsi que pour quelques exemples d'images, cf. Evangelatou 2004.
    [1]katzion
    [2]θυμιατός, Boilas Testament (ref. 24.123)
    [3]θυμιατήριον, Patriarchal Register, no. DCLXXXVI (ref. 568)
    [4]θυμιατός (;), Patriarchal Register, no. DCLXXXVI (ref. 568)
    [5]θυμιατός, Patmos Inventory (ref. 21.31-32)
    [6]kanion
    [7]kaniskion
    [8]θυμιατόν, Vatopedi I, no. 15 (ref. 157.175)
    Updated at
    January 1, 2014 00:00
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