Greek term |
cheimeusis
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French translation |
émail
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English translation |
enamel
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Definition |
"Cheimeusis" ou, sous sa forme plus classique, "chymeusis" désigne la technique de l'émail. Il dérive de "chymeuo", fondre. Des œuvres émaillées (chymeuta erga) sont fréquemment mentionnées dans le Livre des Cérémonies (Reiske, De Cerimoniis, I, p. 571, 580-581 et 597) ; dans la Vie de Basile (cf. Bekker, Theophanes Continuatus, V, ch. 88, p. 331, l. 1). Voir également l'inventaire de sources textuelles mentionnant des objets émaillés byzantins dans Hetherington 1988. Pour une bibliographie sur la technique et la chronologie des émaux byzantins : Buckton 1994b. Voir aussi la mise au point de Cutler 2002, 575-578.
Le terme "cheimeusis" n'apparaît pas directement dans nos sources. Divers objets sont en revanche qualifiés de "cheimeutos" (plus rarement "chymeutos" et "choumeutos"), c'est-à-dire "émaillé". A partir du XIVe siècle peut-être, il semble que, l'emploi de "chemeusis" s'étant perdu, le terme "hyelion" soit parfois employé pour désigner des émaux, cf. [1]
L'émail est souvent associé à l'or, par l'adjectif composé "chrysocheimeutos", ou par des expressions telles que "chrysos cheimeutos" ou "chrysos kai cheimeusis". Ces expressions paraissent interchangeables et qualifier des objets en or décorés d'émail.
L'association de l'émail et de l'argent (argyrocheimeutos, argyros cheimeutos) est plus problématique. En effet, les émaux réalisés sur des bases en argent sont très rares. Ils sont difficiles à produire en raison des propriétés physiques des matériaux entre eux (Parani 2010a, p. 190 et les réf. citées). Il n'est pas sûr que ces expressions se rapportent à de l'argent émaillé. Elles pourraient faire référence à des émaux à l'or décorant des objets en argent, si l'on admet que les rédacteurs des inventaires accordent plus d'importance au métal dans lequel est fait le corps de l'objet émaillé, qu'au métal qui sert de base à ces émaux.
L'expression "chrysocheimeutos argyros" [2] attestée dans l'inventaire de Patmos semble correspondre à ce deuxième cas. Comme l'adjectif "argyrocheimeutos" [3, 4] apparaît dans le même document, il est possible qu'elle désigne bien de l'argent émaillé proprement dit (cf. Parani 2010, p. 190), mais l'inconsistance fréquente des inventaires empêche d'en être certain.
Le terme "cheimeutos" apparaît également dans la décoration des manuscrits. Il paraît utilisé pour décrire les couleurs vives des motifs, qui rappellent celles de l'émail [5]. Cf. Parani et alii 2003, p. 162, qui donnent un parallèle daté du XIe siècle : un prestigieux lectionnaire conservé au monastère de Sainte-Catherine du Sinaï (cod. 204), caractérisé par une écriture d'or et des représentations d'évangélistes dans des cadres ornés de motifs floraux aux couleurs vives, cf. Weitzmann, Galavaris 1990, p. 42-47.
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Updated at |
December 3, 2014 11:36
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