Greek term |
proskynèsis
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French translation |
icône pour la vénération ; présentoir à icône
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English translation |
icon for veneration ; icon stand
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Definition |
Les termes "proskynèsis" et "proskynèma" désignent l'action de vénérer quelqu'un ou quelque chose par une révérence ou une prosternation, mais ils sont aussi employés dans les sources documentaires pour faire référence à des artefacts. Dans ce sens, l'emploi le plus fréquent dans nos documents correspond à des peintures murales, éventuellement des icônes monumentales fixes, mises en valeur par un encadrement particulier en marbre, en stuc, voire simplement réalisé en peinture (sur cette question, cf. Kalopissi-Verti 2006). Ces structures se situent normalement de part et d'autre du templon, sur les piliers orientaux ou, à proximité, sur les murs latéraux de l'église (parmi d'autres, voir l'église Saint-Nicolas Kaznitzi à Kastoria : Pelekanidès-Chatzidakis 1992, p. 52 no. 14 et 42 pour l'emplacement des deux images du Christ et de la Théotokos ; p. 59 pour celle de saint Nicolas). Elles participent du même esprit que le templon, dont elles prolongent le programme iconographique. Ces images, avec leurs encadrements monumentaux, sont le plus souvent au nombre de deux et représentent le Christ et la Théotokos ; le saint patron de l'église et saint Jean Prodrome peuvent se substituer à l'un ou l'autre de ces personnages, voire être représentés dans des encadrements supplémentaires. Elles peuvent être en mosaïque : pour un exemple conservé, voir l'église appelée maintenant Porta Panagia, fondée en 1283 (pour ce monument voir Bouras 2002 avec les références antérieures ; voir aussi Feissel-Avramea 1987, 380-381).
Plus rarement ces termes désignent le pupitre ou le présentoir sur lequel sont exposées des icônes offertes à la vénération [1-2]. Dans ce sens il est souvent difficile de savoir si le terme désigne le présentoir ou l'icône elle-même. Il y a un seul exemple où "hè proskynèma" correspond vraisemblablement à une icône mobile exposée à la vénération [3]. Ceci peut expliquer pourquoi les termes "proskynèma" et "proskynèsis" n'apparaissent guère dans les inventaires et autres listes de biens.
Quand les mots "proskynèsis" ou "proskynèma" sont au génitif dans les expressions telles que "eikon tès proskynèsos" ou "tou proskynèmatos", il n'est pas toujours très clair dans quel sens ces mots sont employés [4-6]. Lorsque les "proskynèseis" sont associées au templon, par la question de l'éclairage, il s'agit assez clairement des peintures murales flanquant celui-ci, cf. [7]. Les proskynèseis sont en effet souvent traitées dans les passages détaillant l'éclairage de l'église ; il est alors question de luminaires qui doivent être placés auprès des/sur les proskynèseis (eis/en/peri tas proskynèseis). On apprend ainsi que des lampes sont suspendues aux proskynèseis, des candélabres posés à proximité et que leurs porte-cierges sont garnis de bougies selon des paramètres qui varient en fonction des fêtes célébrées cf., par exemple [8-10]. Par contre, lorsque des étoffes [1-2] sont mentionnées, les proskynèseis correspondent certainement à des icônes mobiles présentées à la vénérations ou aux présentoirs mobiles eux-mêmes.
On trouve aussi des icônes dites "eis proskynèsin", où "proskynèsin" conserve son sens original de "vénération", cf. [11-13]. L'expression "eis proskynèsin" peut d'ailleurs s'appliquer en dehors du contexte de l'église, comme c'est le cas d'un relief en pierre placée au niveau d'un pont près du monastère de la Kosmosoteira, cf. [14]. Les occurrences des termes "proskynèsis" et "proskynèma" dans ce sens n'ont pas été saisies dans la base de données.
Les représentations médiévales et les objets conservés montrent des exemples intéressants de présentoirs à icônes. Ainsi, sur le frontispice du psautier Hamilton, on peut observer une icône processionnelle, qui rappelle les descriptions de l'Hodègètria, avec une hampe fichée dans un support en bois (cf. Weyl Carr 2004, p. 153-154, no. 77). Il s'agissait donc d'une icône présentée, en dehors des processions, verticalement sur son support. Une structure comparable existe toujours à l'église de la Vierge Theoskepastè à Kalopanagiotis de Chypre (ibid., p. 144, fig. 6.2), où une icône processionnelle avec hampe représentant la Vierge à l'Enfant est exposée dans un grand encadrement en bois situé près du templon. Le manque de description des objets mentionnés dans les textes ne permet pas d'identifier avec précision ce genre de cas.
NB. Les différentes occurrences de "proskynèma" sont associées à la synthèse du même nom, cf. [15]. Pour désigner des présentoirs à icône ou des icônes destinées à la vénération, d'autres termes, tels que "eikonostation" [16] et "stasidion" [17] sont employés dans les documents.
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Updated at |
January 1, 2014 00:00
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