Greek term |
biblion
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French translation |
livre
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English translation |
book
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Definition |
Les manuscrits sont, avec les icônes, les artefacts les mieux représentés dans les textes documentaires. La plupart se présentent sous la forme de livres et sont désignés sous les termes et graphies "biblos", "biblion" (ou "biblèon"), "biblidarion" (ou "bèblèdarion") et "biblidopoulon". Les diminutifs ne faisant pas systématiquement référence au format, nous n'en n'avons pas tenu compte dans nos commentaires, sauf lorsque l'adjectif "mikros" est utilisé. L'adjectif "ptenon" et son diminutif "ptenoutzikon" signifient "mince", en référence à l'épaisseur du volume. Pour une étude de la terminologie: cf. Atsalos 1971, p. 46-87. Le terme "chartès" désigne la feuille [1], "tetradion" le quaternion [2]. Certains sont des rouleaux désignés par le terme "kontakion" [3]. "Kodikion" désigne un registre [4]. "Kom(m)atia" et "teuchè" ont tous deux été traduits par "volumes", cf. Atsalos1971, p. 140-141 et p. 113-128, mais sans faire l'objet d'une fiche de synthèse. Le matériau qui sert de support à l'écriture est soit le parchemin, "bebranon" (et ses dérivés "bebrainon", "bebrinon", "bembranon" ou "membrinon") ou "somatoon" (cf. Atsalos 1971, p. 147), soit le papier, "bambykinon" (et ses variantes "bambakènos", "bambakèros", "bambikinon", "bampykenos", "banmpykènos" ou encore "bebrocharton"). D'après Atsalos 1977b, p. 85, ces termes désignent spécifiquement le papier de fabrication "orientale", parfois appelé "papier de Bagdad" (voir par exemple RPK III, p. 258, l. 110), qui se distingue du papier de fabrication "occidentale" désigné par "chartès" et des termes dérivés (ce papier n'est pas mentionné dans notre documentation). Une fois la copie du manuscrit achevée, les cahiers étaient cousus ensemble et attachés à des ais de bois qui servaient de plats de reliure, cf. "sanidion" [5]. Pour un livre mentionné dans la Diataxis de Michel Attaliate, on trouve une expression assez particulière – "ἔχον τὸ ὔφος ξυλότευκτον" – pour indiquer que le texte ("hyphos") était protégé par des plats de reliure en bois [6]. Le terme "endyma" (ou "endèma") [7] désigne la couverture qui recouvre l'ensemble du manuscrit, c'est-à-dire les ais et le dos, et qui s'ajoute à une première couverture en toile (cf. van Regemorter 1967, p. 114-129 et Atsalos 1977a, p. 16). Quand ce terme est utilisé, la matière n'est pas précisée, seules les couleurs le sont: noire ("mauros"), pourpre ("kastorin"). L'adjectif "endedymenon" ("couvert") suivi du génitif ou du datif, ou de différentes prépositions ("meta", "dia", "apo", "kata") permet d'indiquer la matière avec laquelle cette seconde couverture a été réalisée: une étoffe de soie ("blattion" [8] ou "katablattion" [9]), ou du cuir ("tomarion" [10]). Dans un cas, les plats de la reliure sont décrits comme respectivement pourpre et rouge, mais sans que le terme "blattion" soit mentionné [11]. On trouve aussi "kokinotomarion", pour désigner une reliure en cuir rouge [12], et l'adjectif "petzosanidion", pour qualifier un manuscrit dont les plats de reliure étaient couverts de cuir [13]. C'est sur cette couverture que sont fixés les éléments de décoration de la reliure: les termes génériques "kosmos" et "kosmion" désignent des ornements, qu'il s'agisse d'un revêtement métallique ou des différents éléments de décoration [14]. Certains manuscrits sont décorés ("(en)kosmèmenon"), ce qui fait sans doute référence au décor de leur reliure, plutôt qu'à d'éventuelles miniatures. Dans ce cas, rare puisqu'il n'apparaît que trois fois sur l'ensemble des documents traités, le terme employé est "historismenon", qu'on trouve pour un exemplaire mentionné dans l'inventaire de Patmos [15], ou encore "historia", pour un manuscrit mentionné dans le testament de Boïlas [16]; c'est en revanche une expression – "echon entos" ("avec, à l'intérieur [s.e. du livre]") qui est employé pour indiquer la présence de miniatures dans un évangéliaire de l'inventaire de l'Eleousa [49]. La formule qui apparaît le plus souvent pour décrire la reliure est "ἕχον εἰς τὸ ἕν μέρος…, εἰς δὲ τὸ ἕτερον μέρος" ("avec sur un côté..., et sur l'autre côté"), ou simplement "ἕχον/μετὰ/μὲ…" ("ayant/avec..."). On trouve aussi: εἰς τὸ ἕν σανίδι…, εἰς δὲ τὸ ἕτερον σανίδι [17]. Le centre du plat de la reliure peut être orné d'une croix, "stauros" [18], ou d'une représentation de la Crucifixion, "staurosis". Cette représentation apparaît souvent seule ou, une fois, combinée avec l'image de la Théotokos et celle de saint Jean le Théologien. On trouve aussi des représentations du Christ, de la Théotokos, des évangélistes, de la Nativité, des fêtes du Seigneur. La mention d'un métal (par exemple "une Crucifixion en argent doré") dans plusieurs occurrences permet de comprendre qu'il s'agit d'appliques, certainement travaillées au repoussé. De même, il arrive parfois que le manuscrit soit lui-même désigné comme métallique (par exemple "un évangéliaire en argent"), ce qui permet d'imaginer que les plats de reliure sont recouverts de plaques métalliques. On trouve aussi les termes "eikonisma" [19] et "stèlè" [20] qui, dans ce contexte, désignent des appliques métalliques. Signalons encore la présence d'émail ("cheimeusis") dans le décor des reliures [21] (Sur un exemple de reliure byzantine précieuse et particulièrement bien conservée, cf. Tsironis 2013). Des cabochons métalliques ("boullai" [22], "amygdalia" [23]) et des ornements métalliques en forme de gamma (les "gammatia" [24]) protègent et ornent la reliure des manuscrits. Dans un cas, l'adjectif "akros" employé au neutre pluriel semble désigner des éléments métalliques (en argent) apposés sur le bord d'une reliure [25]. De nombreux petits clous métalliques, les "karphia", permettaient de fixer les divers éléments [26]. Des perles, "margara, margaritaria" [27], des gemmes, "lithoi, litharia" [28] et des cabochons de verre, "hyelia" [29], complètent le décor. Sur un exemple est attesté un "phakton" [30], sur un autre ce sont des "diagrammata" qui ornent la reliure [31]. Les manuscrits pouvaient être dotés de fermoirs qui réunissaient les ais en tête, en queue ou en gouttière, de façon à tenir le volume aussi fermé que possible. Le fermoir se compose de deux parties: trois lanières de cuir tressées, fixées à l'ais inférieur et réunies à un anneau, forment d'une part la patte du fermoir (cf. "thèkè" [32], "thèlykion" [33]); celle-ci vient se fixer, d'autre part, à un "bouton", en métal ou en os, qui se trouve sur le champ de l'ais supérieur (cf. "kompos" [34], "tzounion" [35]). Les termes qui désignent le fermoir sont des composés de ces deux parties: "kompothèkè" [36], "kompothèlykon" [37], "kompothèlikoboullon" [38], "tzinothèka" [39]. Cf. van Regemorter 1967, p. 129-131 et fig. 11; Atsalos 1977a, p. 33-41; Durand 1992, fig. p. 467. Seuls quelques livres liturgiques possèdent des reliures décorées: évangéliaires, euchologes, panégyriques, psautiers, taktika, tétraévangiles et typika liturgiques. La reliure de ce type de livres ne possède parfois pas de décor (les termes utilisés sont "leion" (lisse) ou "akosmon", ou encore "aneu kosmion"). Il se peut aussi que certains éléments de décor manquent (cela est parfois précisé). Le décor des reliures en dit long sur l'importance accordée à certains manuscrits, mais les indications concernant leur valeur marchande sont rares. On sait simplement qu'un synaxaire et un livre contenant des œuvres de saint Ephrem ont été achetés pour une somme commune de 4 nomismata [40, 41], et qu'un ménologe mentionné dans l'inventaire de la bibliothèque du monastère de Kosinitsa a une valeur de 5 aspra [42]. Le tétraévangile qui apparaît dans le testament d'Eustathios Boïlas est dit "sans grande valeur" [43]. On trouve de temps en temps des indications sur l'état de conservation des manuscrits: "holokleron" et "soos", "soon" pour des volumes bien conservés, entiers; "sesathromenon" pour des volumes en mauvais état; "paralyton" pour indiquer que les feuillets ne sont plus reliés; ou encore "palaios", "palaion", "paleos" et "panpalaion" pour désigner des ouvrages anciens, voire très anciens. Les langues mentionnées dans nos documents sont le latin [44], le grec [45], le géorgien [45, 46] et le russe [47]. On trouve aussi des indications sur différents types d'écriture: "kalographon" et "kalogrammon" désignent une écriture calligraphiée (cf. Atsalos 1971, p. 250-251); "liton" ("litos", "lyton", "litographon", "litogrammon") une écriture en onciales (cf. Atsalos 1971, 217-229); "monokairon" ("monokairos", "monokeron") une écriture en minuscules (cf. Atsalos 1971, p. 241-246); "chondrogrammon" une minuscule grosse, mais de calligraphie (cf. Atsalos 1971, p. 254). "Chrousographon" et "chrysogramma" désignent tous deux une écriture en lettres d'or. Les lettres elles-mêmes ("grammata"), qui ornent certaines reliures, n'ont pas fait l'objet d'une fiche artefact. Le contenu du livre peut être indiqué par "biblion" suivi du nom de l'auteur au génitif, par le titre d'une œuvre également suivie de l'auteur au génitif, par le contenu (titre d'une œuvre, terme générique – synaxaire, ménologe, etc.) sans nom d'auteur, par le nom de l'auteur au nominatif. Un nom au nominatif peut aussi bien dire que le manuscrit contient un texte de celui-ci qu'une vie du même personnage. Dans les notices, nous essayons d'indiquer ce qui est parfois sûr, parfois le plus vraisemblable, tout en signalant les cas douteux. Quand il sa'git d'auteurs importants, comme Basile de Césarée. Grégoire de Naziance, Ephrem..., nous avons supposé que les livres mentionnés contenaient leurs oeuvres, mais un doute peut toujours subsister. Sur cette question, on peut voir Papaioannou 2014. De manière plus inattendue, le génitif peut indiquer le principal personnage agissant dans le livre [48.] ou le saint dont la vie est relatée dans le manuscrit [50]. N.B. Il est possible de retrouver tous ces termes dans les fiches "artefact" correspondantes en effectuant une recherche libre dans le champ "Comments". Toutes les autres indications concernant le contenu des manuscrits sont explicitées directement dans les fiches artefacts concernées. A quelques exceptions près, seuls les livres liturgiques ont fait l'objet de fiches de synthèse séparée. On peut facilement retrouver ces fiches, qui commencent toutes par "biblion" ou "biblos". |
Updated at |
April 22, 2016 14:38
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