Greek term |
eikon
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French translation |
icône
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English translation |
icon
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Definition |
Les icônes sont, avec les livres, les objets les mieux représentés dans les textes documentaires. Pour les désigner, ces documents utilisent le plus souvent les termes "eikon" et "eikonisma" [1]. D'autres mots sont aussi utilisé pour faire référence à l'image et son contenu ou, par métonymie, à l'icône elle-même. Ils évoquent la figure représentée en buste (laimin [2]), le portrait ou la représentation (stèlè [3]), la forme ou la figure (morphoma [4]). D'autres termes correspondent en revanche à des types d'icône particuliers : icônes présentées à la vénération des fidèles (oikonostasion et oikonostasiopoulon à la place de eikono- [5], proskynèma et proskynèsis [6]), icônes processionnelles (signon [7]), icônes de la clôture du sanctuaire sous forme de planches d’épistyle (templon [8]). Pour évoquer le support de l'icône, voire l'icône elle-même, les termes sanidion [9] et "pinax" ou "pinakion" [10] sont employés. La forme des icônes est presque toujours rectangulaire, auquel cas les textes ne la précisent pas. Quelques rares icônes possèdent des formes plus particulières : ovales ou arrondies [11], octogonales [12] et arquées [13]. Des mentions d'anneaux de suspension (?) existent, mais elles sont tout à fait rares, cf. [14, 15]. La dimension des icônes n'est donnée que dans l'Inventaire de l'Eleousa [16]. Une seule dimension est mentionnée par objet, la hauteur de toute évidence, exprimée en empans (spithamè, 23,4 cm en principe) ou en coudées (pechyaion, unité variable ; il s'agit peut-être ici d'une coudée d’1,5 pied ou de 2 pieds soit 46,8 ou 62.46 cm, cf. Schilbach 1970, p. 20-21). La plupart des icônes mesurent environ 1 coudée, mais une petite icône d'1 empan et deux plus grandes de 3 et 4 empans sont encore mentionnées. Des icônes plus complexes – polyptyques et icônes-reliquaires – sont aussi attestées, cf. par ex. [17, 18]. A l'inverse, des panneaux uniques peuvent porter des représentations multiples : images de plusieurs saints [19, 20] ou des trois personnages de la Déisis [21]. Sur les planches d'épistyle ce sont probablement des Déisis étendues et généralement accompagnées d'autres scènes qui se développent [par ex. 22]. On y retrouve aussi le cycle des douze grandes fêtes [par ex. 23]. Des icônes processionnelles, peintes sur leurs deux faces sont aussi mentionnées, cf. par ex. [24]. Les icônes dites "historiées" sont composées de multiples représentations formant un cycle, éventuellement organisées autour d'une image centrale plus grande [25, 26]. Le sujet de l'icône est presque toujours nommé, c'est en effet la scène ou le personnage représenté qui identifie l'icône. Certains textes précisent si les personnages sont montrés en buste (laimion) ou en pieds (stasidion) et, quand il s'agit de la Théotokos ou du Christ, s'ils sont assis trônant (kathèmenos). Les images de la Théotokos sont parfois caractérisées par une épithète qui peut avoir des significations diverses, désignant son lieu d’origine ou de conservation, et correspondant parfois à un type iconographique particulier. Il faut mentionner ici un sujet inhabituel pour un icône portative, à savoir une image de la Théotokos représentée avec le donateur [27]. La plupart des icônes étant peintes sur bois [28], c'est une information dont les rédacteurs des inventaires se dispensent souvent. Moins fréquentes, les icônes en métaux précieux ne sont pas rares pour autant, et les icônes peintes recouvertes de revêtement très fréquentes même : argent, argent doré, or et même électrum sont employés. Les images en pierre [29, 30], en stéatite [31] ou en mosaïque [32, 33] sont tout à fait exceptionnelles en revanche. Appliques et revêtements métalliques décorent les bordures de l'icône, le fond de l'image, certains objets représentés ou encore des partie du corps des personnages peints. Tous ces éléments de revêtement peuvent être rehaussés de perles, de gemmes ou de cabochons de verre. Nielle ou émail sont encore utilisés pour la décoration des icônes métalliques ou à revêtement de métal, ainsi que d'autres techniques de traitement ou de décoration du métal dont l'identification est mal établie. Sur la question des revêtements des icônes, cf. la fiche de synthèse "kosmos" [34]. Les inventaires ne donnent normalement pas la valeur pécuniaire des icônes qu'ils citent. L'exception est une des icônes mentionnées dans l'inventaire de la Gabaliotissa à Vodéna (Lavra III, no. 147) daté de 1375. Cette icône a été donnée par l'évêque en gage d'une dépense de 24 onces de ducats pour ses obsèques [35]. Les actes juridiques sont un peu plus informatifs. Dans un acte du tribunal ecclésiastique de Thessalonique datant de 1384 (Docheiariou, no. 49), les sept icônes mentionnées valent chacune entre 2 et 7 hyperpères, pour un montant total de 32 hyperpères (ibid., l. 264.24-25). Elles ont des revêtements métalliques, mais pas de perle ni de pierre précieuse. Une autre icône, d’une valeur de 7 nomismata, est aussi mentionnée dans une affaire de succession [36]. La plus chère des icônes recensées a une valeur de 10 hyperpères [37]. Elle n'est malheureusement pas décrite. Une icône du testament de Théodore Saranténos (Vatopédi I, no. 64), la seule de notre corpus à être "non faite de main d'homme" (acheraïtikos), est dite de très grande valeur, mais il n’est pas question de son prix, ce que son origine divine suffit à expliquer [38]. On notera aussi une somme de 110 hyperpères payée pour racheter des icônes mises en gage ; aucune indication n'est donnée sur le décor éventuel de ces icônes, ni sur leur nombre [39]. Il faut encore mentionner ici un cas intéressant d'entretien et de restauration d'icônes. Dans le typikon de la Kosmosoteira en effet, le document précise le soin à apporter aux icônes destinées à la tombe d'Isaac Comnène. Il stipule que si la partie en bois des icônes devait se détériorer, elle devait être refaite, en bois d'orme, par un artisan reconnu. Sur la question de la restauration des icônes, voir Acheimastou-Potamianou 2002, et en particulier p. 152-153 pour celles de la Kosmosoteira. Sauf cas ambigus, les occurrences d'"eikon" ne désignant que "image", dans le sens de "décor", "illustration", et non l'icône en tant qu'objet n'ont, par principe, pas été retenues. |
Updated at |
August 24, 2015 16:53
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